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Birgit Walraet

Quand votre banque trouve son bonheur ...

Corona 4 min read

Au début de la crise du coronavirus les entreprises les plus impactées par la crise - dont les entreprises du secteur événementiel qui sont fermées depuis presqu’un an - ont reçu automatiquement un report de neuf mois pour rembourser leur capital emprunté. Il n’y avait que les intérêts à rembourser. Comme les règles de l'Autorité bancaire européenne (ABE) stipulent que ce report n’est possible que pour un maximum de neuf mois, la période de délai est finie pour beaucoup d’entreprises dans notre secteur. Leur banque peut encore étirer cette période un peu, à condition que la conversation menée avec la banque se déroule de manière constructive. Malheureusement ce dialogue devient un vrai calvaire.

Fin décembre nous avons organisé avec la Event Confederation une enquête auprès de nos membres qui démontre que ces dernières semaines la relation entre les banques et les entreprises du secteur événementiel est devenue complètement déséquilibrée. La plupart des entreprises qui ont rempli l’enquête disent que leur banque ne s’engage plus de manière constructive. Pour 70% des membres qui ont répondu il est impossible à ce jour d’obtenir un report supplémentaire de leurs remboursements. Une majorité de 87% ne pouvait même pas parler d’une solution au long terme avec leur banque.

Beaucoup d’entreprises événementielles se trouvent entre-temps au bout du gouffre. A cause du confinement elles n’ont pas de revenu depuis presqu’un an, sans savoir quand elles pourront redémarrer. Depuis le deuxième confinement beaucoup d’entreprises remarquent que leur banque est intransigeante quant au délai de remboursement de leurs prêts. Il y a même des banques qui semblent vouloir profiter de la crise : les entreprises obtiennent un report uniquement à condition qu’elles investissent dans d’autres produits financiers de la banque. Ou la banque demande des garanties fort élevées ou que tous les comptes et l’immobilier soient inscrits chez eux. Comme les entreprises concernées se trouvent au pied du mur, leur position de négociation est très faible et elles n’ont prèsque pas le choix que d’accepter tout ce que la banque décide. Les entreprises se trouvent ainsi soumis au chantage de leur banque.

Le bout du gouffre devient très proche pour de plus en plus d’entreprises de l’industrie événementielle. Des entreprises qui marchaient très bien avant la crise, se voient parfois poussées encore plus vite vers la gouffre à cause de l’attitude de leur banque, même si elles y sont parfois client fidèle depuis des années,avec toutes les conséquences sociales que cela comporte. Ce n’est pas une coincidence que les institutions de solidarité sociale voient une augmentation des familles en détresse. Car derrière les chiffres se trouvent de vraies personnes, non seulement les propriétaires des entreprises mais aussi leurs employés.

Les histoires que nous avons captées sont parfois extrêmement poignantes. Dans Het Laatste Nieuws nous avons lu l’histoire de Marijke qui devait d’abord vider le compte de son petit garçon avant d’obtenir un délai supplémentaire de sa banque. Une histoire pareille est carrément révoltante. La relation entre les banques et les entreprises semble complètement déraillée.

Nous avons capté aussi que les aides financières telles que le droit passerelle sont utilisées pour pouvoir payer les remboursements auprès des banques et donc pas pour combler les coûts fixes tant que l’entreprise est fermée, ce qui est l’objectif du droit passerelle. Pour les entreprises à capital intensif du secteur événementiel ce droit passerelle ne suffit même pas pour rembourser les prêts. Le secteur craint donc une vague de faillissements.

Pour redresser cette situation problématique, la Event Confederation est en dialogue avec le ministre fédéral des Finances Van Peteghem (CD&V). Les banques sont impliquées dans cette dialogue aussi via Febelfin. Nous voulons, entre autres, examiner si le système de report des remboursements des prêts pourrait de nouveau être étendu. Ce système avait déjà été étendu en décembre jusqu’au mois de mars, mais les conditions sont devenues tellement strictes que le pouvoir des banques vis-à-vis des entreprises est beaucoup trop grand.

Début février nous avons prévu de nouvelles réunions et nous espérons trouver une solution qui est acceptable tant pour les banques que pour les entreprises événementielles.

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