Vinciane Morel : ‘‘Notre proposition permettait non seulement d’offrir de manière prudente une lueur de liberté à la société, mais aussi d’offrir au secteur des soins de santé la garantie que les événements n’exerceraient aucune pression supplémentaire sur leurs activités. Notre proposition le permettait parfaitement. Notre plan ne commençait qu’à condition qu’un minimum de 75% des lits en soins intensifs ne soient plus occupés par des patients COVID. Au cours des phases suivantes, ce pourcentage devait même grimper jusqu’à 90% pour que notre secteur puisse relancer ses activités. Apparemment, ce n’était pas suffisant pour être entendu.
Depuis le mois de septembre, on nous demande d’attendre les vaccinations, dont le rythme est désormais stable et prévisible. Nous avons patiemment attendu, et nous avons même apporté notre contribution à la création de centres de vaccination. Le problème est le nombre de lits en soins intensifs. Notre modèle reposait sur les paramètres de vaccination et le nombre de lits disponibles en soins intensifs, de manière à offrir des perspectives à tout notre secteur.
Nous devons passer maintenant d’une société ‘non parce que’ à une société ‘oui mais’. Nous devons apprendre à vivre avec ce virus. Une clarté existe pour les mois de mai et juin, mais nous aurions apprécié plus de clarté après 14 mois. Il en va de même pour les tests rapides. Après autant de mois, on aurait pu en parler. Pour ce qui nous concerne, ils recèlent certaines opportunités.
Vinciane Morel : ‘‘Les délais de préparation sont inhérents à notre secteur. Une telle absence de clarté est indéfendable. C’est un véritable drame pour l’ensemble du secteur. Comment pourrionsnous commencer à faire des projets ? On n’élabore pas un événement en quelques minutes sur le coin d’une table.
La santé publique demeure certes la priorité de l’EC, mais la santé mentale de la population l’est tout autant. L’EC constate que les mesures actuelles ne cessent de perdre l’adhésion de la population. L’EC est convaincue qu’en tant que secteur, elle peut s’inscrire comme le partenaire des pouvoirs publics et, ainsi, canaliser et sécuriser certaines manifestations telles que La Boum, L’Abime etc. Une multitude de gens ont besoin de respirer. C’est pourquoi nous avions déposé sur la table notre plan, soumis à conditions, et sous-tendu par 9 lits libérés sur 10 avant de pouvoir relancer le secteur. Ce n’était visiblement pas suffisant.
Soutien
Pour nos 3.200 entreprises, ces mois épuisants d’incertitudes ne font que se prolonger. Une nouvelle extension des aides publiques devient indispensable. Nous ne pouvons pas comprendre pourquoi le mécanisme de protection flamand vient d’être ramené à 10%. Dans le secteur événementiel, le nombre de fermetures est à 14 et il est en passe d’augmenter. Si la société demande notre solidarité, nous lui demandons d’être elle aussi solidaire à notre égard. Prolongeons ce qu’il faut prolonger, mais étendez ce qu’il faut à notre secteur. Tout ce que nous voulons, c’est simplement reprendre le travail.
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