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Birgit Walraet

Enquête Freelances événementiels : les résultats

Corona 7 min read

Notre secteur est caractérisé par le grand nombre de freelances qui sont déployés pour quasi toutes sortes de jobs. Ces jours-ci, c'est encore plus le cas que d'habitude, car les multiples postes vacants dans le secteur de l'événementiel forment un goulot d'étranglement pour le redémarrage. En même temps les prix dans notre secteur sont sous pression par un manque de personnel et de matériel, une hausse des prix de l'énergie, la guerre en Ukraine, l'inflation, ... C'est également le cas pour nos freelances événementiels.

Le groupe de travail des Freelances de BESA voulait dès lors sonder à quel point les tarifs des freelances suivent la tendance du marché. Quel était l'impact du covid sur les tarifs de nos freelances ? Est-ce que les tarifs journaliers ont augmenté ou pas ? Est-ce que nos freelances ressentent de la pression de la part de leurs clients ?

112 freelances ont rempli l’enquête. 75,9% entre eux étaient indépedant, 17,9% indépendant à titre complémentaire. 5,4% travaille via un payroller ou BSA ou via une coopérative telle que Smart.

Même si l’éventail de profils événementiels est très large, en tant que fédération de fournisseurs nous supposions retrouver surtout des profils techniques parmis les répondants. C’était en effet le cas : plus que la moitié des répondants étaient des techniciens - son (25%), lumière (23,2% ) et vidéo (6,3%) - bien qu’un grand groupe d’eventmanagers a également rempli l’enqupête (24,1%). En plus de ces profils toute la gamme était présente : techniciens backline, photographes événementiels, health & safety managers, tourmanagers, riggers, scaffers, lightdesigners, décorateurs, agents de sécurité, etc. ...

La plupart d’entre eux avait un profil senior avec plus que 5 ans d’expérience (17,9%) ou même plus que 10 ans d’expérience (74,1%). 42,9% eentre eux étaient membre d’une fédération événementielle (ce qui selon nous est toujours trop peu afin de faire pression sur la politique au nom des freelance !).

Il n’est pas évident de comparer des tarifs journaliers, vu l’éventail de jobs événementiels, mais comme la majeure partie des répondants avait un profil technique ou d’eventmanager, nous sommes quand même qu’une sorte de bench mark peut être retiré de l’enquête.

Tarifs journaliers

Les tarifs journaliers saisis dans l’enquête vont de 35 euros à une extrémité de l’échelle vers 840 euros à l’autre extrémité. Cette limite inférieure nous semble une interprétation fautive - tarif par heure plutôt que tarif par jour. Si nous n’en tenons pas compte, le seuil devient 175 euros par jour.

Par contre, la plupart des répondants affirme un tarif par jour entre 300 euros et 500 euros :

  • 300 euros (11,6%)
  • 350 euros (18,8%)
  • 400 euros (8%)
  • 450 euros (11,6%)
  • 500 euros (3,6%)

71,4% des participants au sondage confirme que ce tarif journalier comprend un maximum de 10 heures (3,6% compte 9 heures, 16,1% 8 heures). Dans quelques cas particuliers ce tarif était valable pour 14 à 18 heures. Le temps de déplacement ne fait pas partie des heures comptées dans la majorité des cas (72,3%), bien que c’est quand même le cas pour 27,7%.

Le tarif journalier comprend souvent un nombre de frais :

  • une indemnité kilométrique (21,4% des répondants affirme que ce frais est compris dans le tarif journalier)
  • le temps de déplacement (46,4% - bien que ce chiffre est sous réserve vu la réponse à la question précédente)
  • une indemnité journalière (repas) (24,1%)
  • des coûts informatiques et frais d’internet (47,3%)
  • des frais de téléphonie (47,3%)
  • des frais de parking (10,7%)

54,1% baisse parfois son tarif par jour à la demande d’un client. Les raisons sont multiples :

  • parce qu’il s’agit d’une période plus longue (59%)
  • parce qu’il s’agit d’un projet prestigieux auquel le freelance désire collaborer (27,9%)
  • parce qu’il s’agit d’une bonne cause (24,6%)
  • parce que le freelance aime bien travailler pour ce client ou parce qu’il a une relation de longue date avec ce client (42,6%)
  • parce qu’il s’agit de plus qu’un seul événement (39,3%)

Parfois les raisons sont plus pragmatiques : parce qu’il s’agit d’un job très simple, ou parce que le job se trouve juste à coté ou ne prend que quelques heures par exemple.

Quid covid ?

La pandémie a en effet influencé les tarifs journaliers de nos freelance, mais nous étions quand même surpris. D’un côté nous avons vu des tarifs qui ont baissé, mais d’un autre côté, il y avait également des freelance qui ont fortement augmenté leurs tarifs.

Les tarifs par jour indiqués dans l’enquête vont de 30 euros à une extrémité de l’échelle vers 690 euros à l’autre extrémité. Dans ce cas également nous supposons que cette limité inférieure est incorrecte. Le montant suivant est de 50 euros/jour.

La plupart des répondants marque un tarif par jour pendant la crise covid entre 250 euros et 550 euros :

  • 250 euros (8%)
  • 300 euros (13,4%%)
  • 350 euros (18,8%)
  • 400 euros (11,6%)
  • 450 euros (8%)
  • 500 euros (0,9%)
  • 550 euros (2,7%)

Une petite majorité n’a pas changé son tarif par jour (55,4%), mais presque la moitié l’a quand même fait : 12,5% a baissé son tarif, 32,1% l’a augmenté. De tous les répondants qui confirmaient ne pas avoir changé leur tarif, un tiers avait quand même optimalisé son prix, càd moins d’heures prestées pour le même tarif (15,9%) ou des frais comptés séparément alors qu’avant ils étaient comptés dans le tarif journalier, tels que kilomètres (17,4%).

Ceux qui avaient changé leur tarif par jour, l’ont fait pour plusieurs raisons, qui peuvent être groupées en quelques grandes catégories :

Un tarif plus haut

  • L'augmentation du coût de la vie, l’inflation, augmentation des frais généraux (mazout, électricité, alimentaton, habitation,... )
  • Revenu supplémentaire pour compenser la diminution des missions, pour constituer une nouvelle marge pour réserve financière et investissements
  • Pénurie, il y a un manque de techniciens, trop de travail
  • Parce que le tarif avant covid était trop bas, d’autres secteurs peient beaucoup mieux et les prix sont plus bas en Belgique que dans nos pays voisins
  • L’expérience et le know-how doivent être payés à leur juste valeur.

Un tarif plus bas

  • Par solidarité avec les clients qui n’avaient pas de projets non plus
  • Besoin de gagne-pain
  • Sécurité d’emploi

Post corona

La tendance de tarifs augmentés reste d’actualité. Post corona les minima montent de nouveau : de 175 euros à 840 euros.

La plupart des répondants marque de nouveau un tarif par jour entre 300 euros et 500 euros, avec un glissement vers le haut :

  • 300 euros (10,7%% versus 11,6% avant corona)
  • 350 euros (20,5% versus 18,8%)
  • 400 euros (8,9% versus 8%)
  • 450 euros (12,5% versus 11,6%)
  • 500 euros (4,5% versus 3,6%)

64,3% des répondants confirme avoir augmenté son tarif ou avoir l’intention de l’augmenter. Ceux qui n’ont pas l’intention d’augmenter (34,8%) facturent quand même des frais séparément alors qu’avant la crise ceux-ci étaient comptés dans leur tarif/jour (versus 17,4% avant corona) et 11,8% fait moins d’heures pour ce même tarif. Certains remarquent aussi qu’ils sont devenus beaucoup plus strictes quant au nombre d’heures prestées et qu’ils ont introduit des conditions d’annulation, ce qui n’existait presque pas avant covid.

Comme des tarifs journaliers plus élevés augmentent aussi les budgets du côté des clients, nous voulions aussi savoir si nos freelances sentent de la pression de la parft de leur clients afin d’utiliser les mêmes prix qu’avant la crise.

40,2% des répondant indique qu’ils éprouvent en effet de la pression de la part de leurs clients. 53,2% a même déjà perdu des projets parce qu’ils ne voulaient pas baisser leur prix.

Conclusion

Il est clair que beaucoup de freelance ont utilisé la période de la pandémie pour augmenter leur tarif journalier. Beaucoup d’entre eux ont exercé temporairement un autre emploi et ont remarqué qu’ils pouvaient demander une meilleure rémunération.

Ils suivent donc la tendance générale du marché pour compenser l’inflation, la cherté de la vie et les frais augmentés. En plus de ça, les Belges ont la réputation de prester un maximum pour un budget plus bas en comparaison avec nos pays voisins. Beaucoup de freelance ne voient donc pas d’inconvéniant à augmenter leur prix. La pénurie au marché du travail dans le secteur de l’événementiel permet aussi de commercialiser mieux l’expertise qu’ils ont.

Ce qui sort aussi de ce sondage, c’est que nos freelance événementiels sont demandeur d’un benchmark correct, qui leur permettrait de contrôler si leurs tarifs sont conformes au marché. Chacun applique son propre tarif, parfois frais inclus, parfois pas. Ceci est logique, mais il s’avère être difficile d’argumenter avec des clients vu qu’il n’y a pas de benchmark.

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Photo by Canva Studio: https://www.pexels.com/photo/photo-of-people-using-laptops-3194521/

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